Il est tout à fait normal et raisonnable de s’inquiéter des composés dérivés du cannabis. Après tout, des organisations affirment fermement que la marijuana crée une dépendance. Pour rappel, la marijuana à teneur élevée en THC est toujours considérée comme étant une drogue douce et est donc illégale alors que le cannabis CBD est légal jusqu’à une teneur limite maximale de 0,2% de THC. Mais les meilleures huiles CBD créent-t-elles une dépendance ?
Les chiffres de l’OFDT sur la dépendance
L’abus de substances et la dépendance à celles-ci sont des problèmes graves. En 2009, la moitié des médecins généralistes déclarait avoir vu au moins un patient dépendant aux opiacés par mois.
En France, le cannabis est la substance illicite la plus consommée : 42% des adultes déclarent avoir déjà consommé du cannabis. Et selon le rapport de l’OFDT, 3 % des 18-64 ans (4 % des hommes et 1 % des femmes) sont concernés par un usage problématique de cannabis ou par une dépendance en France, soit un peu plus de 1 million de personnes en 2017 et ces chiffres progressent chaque année. Dans ce rapport, ils mettent également l’accent sur les plus jeunes : la population des français de 17 ans serait touchée par ces problèmes à 7%. Aux États-Unis, c’est près d’un Américain sur dix qui est dépendant d’une substance comme l’alcool, la cocaïne ou les opioïdes.
Comment fonctionne la dépendance ?
La dépendance peut toucher n’importe qui n’importe quand. Une personne peut commencer à utiliser des opioïdes sur ordonnance pour gérer la douleur puis trouver difficile d’arrêter de les utiliser et cette personne va vite se retrouver en manque. Une autre personne peut se tourner vers l’alcool pour s’auto-médicamenter pour un problème de santé mentale commun comme la dépression ou l’anxiété. Une autre personne pourrait devenir dépendante au tabac après avoir commencé à fumer pour l’aider à gérer son stress.
Les substances addictives déclenchent une libération de dopamine dans les centres du plaisir du cerveau. Au fil du temps, l’organisme devient petit à petit dépendant de la substance et éprouve des symptômes de sevrage si la personne cesse de la consommer. Ce cycle de plaisir et de manque amène la personne à avoir toujours envie de la substance qu’elle consomme et cette personne va se mettre à la rechercher de manière compulsive même si elle sait qu’elle a des conséquences négatives dans sa vie.
En quoi le CBD est-il différent des substances addictives ?
La plante de cannabis est souvent associée à l’image de la drogue et de l’addiction. Il est cependant important de savoir que cette plante est composée de très nombreuses molécules différentes dont les cannabinoïdes. Le CBD, abréviation de cannabidiol, fait partie de ce groupe de composés tout comme le THC. Ces deux composés provenant de la même plante de cannabis, lorsqu’ils sont consommés, affectent le corps de diverses manières. Par contre seul le THC va représenter des risques d’addictions à cause de l’augmentation des concentrations en dopamine qu’il provoque. De plus cette dépendance est très lié au mode de consommation le plus répandu : fumer des fleurs de cannabis avec du tabac, qui est une substance très addictive.
Le CBD est différent de toute autre substance addictive. Parce qu’il ne produit pas une libération excessive de dopamine, il ne peut pas vous faire planer. Cela signifie que l’euphorie associée aux opioïdes ou la relaxation intense que provoque la nicotine n’existent pas lorsque vous utilisez le CBD.
Les chercheurs continuent toujours d’étudier le CBD et ses différentes propriétés pour comprendre comment il pourrait soulager les facteurs sous-jacents de la dépendance (douleur, troubles de l’humeur, anxiété, etc.) d’une manière sûre et sans créer lui-même une dépendance. En fait, le CBD pourrait même aider les personnes dépendantes d’autres substances à arrêter, il limiterait les symptômes de manque, l’envie de consommer ces substances addictives et la rechute.
Selon les connaissances actuelles de la communauté scientifique, le CBD agit en équilibrant les niveaux de neurotransmetteurs dans le cerveau. S’il y a trop d’un neurotransmetteur, le CBD aidera à le réduire, et s’il n’y a pas assez d’un autre, le CBD aidera à le ramener à un niveau sain.
Il est également important de noter que lorsque vous arrêtez de consommer du CBD, il n’y a pas de symptômes de sevrage. Aux États-Unis, le NIDA (National Institute on Drug Abuse) a même pris position en faveur du CBD, en déclarant que le CBD semblait être sûr et sans effets de dépendance et que les données préliminaires suggéraient qu’il pourrait avoir une valeur thérapeutique pour un certain nombre de conditions médicales.
Peut-on développer une tolérance au CBD ?
Avec des médicaments comme les opioïdes, développer une forte tolérance est dangereux, en partie parce qu’une dose suffisamment élevée peut vous tuer. Cependant, il n’y a pas de dose létale établie de CBD pour les humains et les chercheurs ont constaté qu’il avait un faible niveau de toxicité.
Néanmoins, les préoccupations relatives au coût de l’augmentation des doses peuvent amener les gens à s’inquiéter du développement d’une tolérance au CBD. Il n’y a pas eu beaucoup de recherches sur l’existence d’un effet de tolérance au CBD chez l’humain. Pour certaines conditions, comme la douleur chronique liée au cancer ou la spasticité liée à la sclérose en plaques, les patients n’ont pas ressenti une tolérance accrue lors d’une utilisation à long terme du CBD.
Certaines personnes qui utilisent le CBD signalent tout de même qu’elles ont développé une tolérance au fil du temps. En d’autres termes, elles ont besoin de doses de plus en plus élevées pour obtenir le même effet du CBD. D’autres peuvent cependant utiliser le CBD pendant des années sans jamais avoir besoin d’augmenter leur dose.
Certaines personnes qui craignent de développer une tolérance au CBD disent avoir développé des méthodes pour l’éviter : modifier leur programme de dosage, faire de courtes pauses ou ne prendre du CBD que lorsqu’elles en ont vraiment besoin pour un symptôme spécifique.
Alors, le CBD crée-t-il une dépendance ? Toutes les recherches scientifiques et les preuves anecdotiques indiquent que non. Au contraire, il favorise l’équilibre et le bien-être des personnes souffrant d’une grande variété de problèmes de santés et notamment les personnes âgées.