Le CBD fait un carton en France malgré un paradoxe frappant

Depuis que la vente du CBD, la fameuse molécule du chanvre non psychotrope, est autorisée en France, un véritable engouement s’est créé autour de ce produit. Des magasins spécialisés ont fleuri partout dans le pays, proposant une variété de produits dérivés tels que des cosmétiques, des huiles ou encore des infusions aux vertus relaxantes. Il est indéniable que le CBD a ouvert la voie à un nouveau marché très prometteur.

Un des acteurs principaux de cette nouvelle industrie est David, qui en seulement trois ans s’est retrouvé à la tête d’un “empire du CBD” avec 167 franchises à son nom. Ses meilleures ventes sont les fleurs de chanvre et la résine qui en est extraite. Dans l’un de ses hangars, il stocke fièrement 600 kilos de fleurs, représentant une valeur marchande de près de 4 millions d’euros. Un stock qui pourrait faire pâlir les plus grands narcotrafiquants, mais attention, toutes ces têtes sont certifiées sans THC. De plus, elles sont également certifiées européennes, provenant principalement du Luxembourg et d’Italie. Ironiquement, bien que la culture de ces fleurs soit légale en France, l’extraction et la vente de leur CBD sont quant à elles interdites. Les commerçants comme David sont donc dans l’incapacité de proposer du CBD “made in France”.

Malgré l’interdiction, la filière agricole française s’organise

Face à cette interdiction, les agriculteurs français se sont lancés dans cette aventure du chanvre avec détermination. Malheureusement, beaucoup ont été déçus par la situation. Faute de pouvoir commercialiser les fleurs, la production de chanvre s’organise dans l’illégalité. C’est le cas de Jouany Chatoux, qui a fait le choix risqué de se lancer dans cette culture il y a quatre ans. Selon lui, la France compte aujourd’hui environ 600 agriculteurs qui se consacrent à la production de fleurs de chanvre, alors qu’ils n’étaient qu’une petite dizaine il y a trois ans seulement.

“Ça, c’est les fameuses fleurs de la discorde, qui posent un gros problème à M. Darmanin, qui considère ça comme un stupéfiant, alors que c’est purement une marchandise agricole. C’est légal partout, dans le monde entier, sauf en France…”

Jouany Chatoux, agriculteur à Pigerolles (Creuse)

dans “Envoyé spécial”

Dans sa ferme située à Pigerolles, dans la Creuse, Jouany cultive fièrement des plants de Cannabis sativa sur six hectares. Avec l’aide de quelques saisonniers, il se retrouve aujourd’hui en pleine récolte clandestine. Selon la loi française, Jouany devrait détruire les fleurs et se concentrer uniquement sur l’utilisation de la tige ou de la graine. Une situation qu’il juge aberrante. Selon lui : “C’est comme si on nous autorisait à élever des cochons, et qu’on nous interdisait de vendre les jambons qui représentent 50% de la valeur du cochon.”

Jouany, surnommé “le frondeur de la Creuse”, vient d’une famille d’agriculteurs. Au cours des vingt dernières années, il a exploré de nombreuses options, de la vente directe aux produits biologiques en passant par des produits de haute qualité. Malheureusement, il n’a jamais réussi à dégager suffisamment de revenus. Selon lui, les fleurs de chanvre pourraient enfin lui offrir une activité lucrative et lui permettre de vivre dignement de son travail, sans demander de subventions. “On ne demande rien, on ne demande pas d’argent pour lancer la filière, on demande juste la liberté, qu’on nous laisse travailler”, déclare-t-il avec passion.

Il est indéniable que le CBD a le potentiel de transformer l’agriculture française et de créer de nombreuses opportunités économiques. Les agriculteurs comme Jouany méritent d’être soutenus dans leur combat pour légaliser la vente des fleurs de chanvre et du CBD en France. Alors, si vous êtes tentés par les bienfaits du CBD, n’hésitez pas à soutenir ces agriculteurs courageux en vous tournant vers des produits européens de qualité. En outre, en choisissant le CBD, vous pouvez bénéficier des vertus relaxantes de cette molécule sans les effets psychotropes du THC.

En somme, la filière du CBD en France est pleine de paradoxes et d’incohérences. Alors que la vente du CBD est autorisée, l’extraction et la vente de la substance elle-même sont réglementées. Cette situation crée des difficultés pour les commerçants et les agriculteurs français. Cependant, il est encourageant de voir que malgré ces obstacles, la filière agricole française s’organise et continue de se développer. Les agriculteurs comme Jouany sont prêts à se battre pour leurs droits et pour le potentiel du CBD en tant que produit agricole légitime.